Dans un monde agricole en mutation, les biostimulants sont de plus en plus mis en avant comme une solution pour accompagner la durabilité des cultures. Pourtant, un problème persiste : leur communication repose souvent sur une promesse simpliste d’augmentation du rendement. Si séduisante soit-elle, cette approche crée paradoxalement de la défiance chez les agriculteurs. Les promesses excessives nourrissent la frustration, au lieu de valoriser les véritables atouts des biostimulants. Mais pourquoi en est-on encore là ?
La diversité des biostimulants et leurs modes d’action : le piège du rendement
Les biostimulants ne se résument pas uniquement à une augmentation du rendement. Ils forment une famille diverse, avec des modes d’action aussi variés que complexes : stimulation des défenses naturelles, amélioration de la résilience des plantes face aux stress abiotiques, optimisation de l’utilisation des nutriments, structuration des sols etc.
Cependant, la communication des fabricants de biostimulants s’enferme souvent dans l’unique promesse d’une augmentation des récoltes.
Prenons l’exemple de Marc-Antoine, un agriculteur qui recherche des solutions pour soutenir sa culture et qui est séduit par autant de discours alléchants. En parcourant les fiches techniques des fabricants, il additionne joyeusement les pourcentages de rendement promis. « Si j’utilise ces trois produits, mes rendements vont augmenter de 15 %, puis avec celui-là de + 10 % et encore de + 5 % avec cette nouveauté et parce que j’aime bien le commercial. À ce rythme, je serai multimillionnaire d’ici la fin de l’année ! »
Marc-Antoine, bien sûr, est victime d’une communication absurde, basée sur des promesses irréalistes qui ne prennent pas en compte la synergie des produits, les complémentarités, les conditions spécifiques d’emploi des produits ou encore la réalité du terrain.
Cette surenchère absurde expose un vrai problème : la communication sur les biostimulants devient contre-productive lorsqu’elle est trop simplifiée, elle perd en crédibilité et finit par désenchanter les agriculteurs.
Les contraintes réglementaires, les attentes des agriculteurs et l’obsession du rendement : une question de clarté ?
Les contraintes réglementaires sont souvent pointées du doigt pour justifier la focalisation sur le rendement. Face à des cadres stricts, les fabricants se voient contraints de simplifier leur discours, ne pouvant expliquer en détail les mécanismes complexes de leurs produits.
Mais est-ce vraiment ce que les agriculteurs attendent ?
Une grande partie des agriculteurs ne cherchent pas à comprendre en profondeur le fonctionnement spécifique des produits et les termes éliciteurs ou polyphénols peuvent nuire à la perception de l’intérêt du produit. Ce qu’ils veulent, c’est une information simple et claire qui montre comment un produit peut concrètement leur apporter des bénéfices et fonctionner efficacement.
Peut-être que le cœur du problème réside dans la lisibilité du message. Les biostimulants, avec leurs promesses de bien-être des plantes et de résilience climatique, sont souvent mal présentés. Beaucoup d’agriculteurs sont déjà tournés vers des pratiques plus durables et cherchent des solutions qui renforcent la santé de leurs cultures et la résilience de leurs exploitations.
De nombreuses problématiques agronomiques mériteraient d’être davantage mises en avant, telles que la résistance au stress hydrique, la détoxification, ou encore la gestion des chocs thermiques. Ce sont autant de défis auxquels les cultures sont de plus en plus confrontées, et pourtant peu de produits se positionnent clairement, bien que leurs modes d’action puissent y répondre. Cependant, l’obsession du rendement persiste, car pour les fournisseurs et distributeurs, il s’agit d’une métrique simple, mesurable et facilement valorisable. Elle permet de communiquer rapidement un bénéfice concret, même si ce n’est plus nécessairement la priorité des agriculteurs.
Est-ce donc le fournisseur qui impose ce cadre, ou l’agriculteur qui le réclame encore ? La question reste ouverte, mais il est peut-être temps de repenser la manière dont les bénéfices des biostimulants sont présentés pour mieux refléter les attentes réelles des agriculteurs d’aujourd’hui.

Repenser la communication autour des biostimulants et leur positionnement
Il est temps de transformer notre approche de communication sur les biostimulants. Plutôt que de se concentrer uniquement sur le rendement, il est essentiel de mettre en lumière les bénéfices agronomiques durables : une meilleure absorption des nutriments, une protection accrue contre les aléas climatiques, et une amélioration de la santé des sols. Ces avantages, certes plus complexes à mesurer, sont fondamentaux pour une agriculture résiliente et pérenne.
L’agriculteur d’aujourd’hui recherche une approche globale. Il se demande : « Ce produit va-t-il vraiment m’apporter des bénéfices sur le long terme ? ». C’est là que des outils comme Synapps, développés par SYNDEV, prennent tout leur sens. En fournissant des informations agronomiques claires et personnalisées, nous aidons les agriculteurs à choisir et adopter des solutions qui vont bien au-delà du simple rendement. Il est crucial de simplifier et de clarifier le bénéfice ou la raison d’utilisation du biostimulant.
Il faut également permettre à l’utilisateur d’identifier le moment opportun pour tirer le meilleur parti du produit. Par exemple, un produit conçu pour gérer le stress hydrique ne montrera son efficacité qu’en situation de sécheresse, d’où l’importance d’accompagner son positionnement avec des outils adaptés pour optimiser son usage.
Changer le discours, remettre l’agriculteur au centre
Pour aller plus loin, la communication autour des biostimulants doit évoluer vers une approche plus qualitative et moins simpliste.
Aujourd’hui, une défiance croissante s’installe sur le terrain vis-à-vis de ces produits, souvent perçus comme inefficaces ou mal positionnés. Le même constat se fait autour des produits de biocontrôle, qui subissent une pression similaire. Certains fabricants se demandent même s’il est pertinent, voire risqué, de continuer à introduire sur le marché des produits sous ces appellations. La crainte est qu’ils soient mal compris ou qu’ils peinent à convaincre.
Il est donc nécessaire de revoir les attentes des agriculteurs. Plutôt que de se concentrer uniquement sur la promesse de résultats rapides et mesurables, il faut recentrer le discours sur leur rôle dans une agriculture durable et résiliente. Montrer que ces produits, qu’ils soient biostimulants ou de biocontrôle, sont des alliés stratégiques pour surmonter les défis de demain. En plaçant l’agriculteur au cœur de cette réflexion, nous devons comprendre ses préoccupations réelles et communiquer sur des solutions qui répondent à ses besoins actuels et futurs.
De plus, pour garantir l’efficacité et les résultats attendus, il est devenu indispensable d’accompagner l’agriculteur dans les bonnes pratiques d’utilisation et de positionnement de ces produits. L’efficacité d’un biostimulant ou d’un produit de biocontrôle dépend de nombreux facteurs, dont le moment et le contexte d’application. Un soutien personnalisé, à travers des outils comme Synapps, peut guider les agriculteurs vers un usage optimal, maximisant ainsi les bénéfices et réduisant la frustration liée à des résultats potentiellement décevants. Remettre l’agriculteur au centre, c’est non seulement répondre à ses attentes, mais aussi l’accompagner activement dans l’utilisation de ces solutions innovantes.